Quand tes cheveux prendront la neige
Sur ton front aux sillons creusés
Et que tu feras des arpèges
Sur la harpe du temps passé
Tu seras dignes d'être mère
En ton ventre désabusé
Tu seras belle et patinée
Avec un restant de chimères
Et tu sauras et tu sauras
Et tu sauras pourquoi
On t'aime
Il sera loin le joli temps
De ces trottoirs aux couleurs vives
Où l'on mendiait un peu d'argent
En dessinant une autre rive
Il sera un peu déplumé
Ton chevalier à la crinière
Avec qui devant un café
Tu faisais le tour de la terre
Et tu sauras et tu sauras
Et tu sauras pourquoi
On t'aime
Quand ta fille aura dix-sept ans
Et qu'elle fera ses premières armes
Sous le ventre d'un étudiant
Lui épargneras-tu les larmes
Quand elle ira planter ses dents
Dans les fesses de la morale
Te souviendras-tu d'un printemps
Où les pavés menaient le bal
Mais tu sauras quand tu sauras
Oui tu sauras pourquoi
Je t'aime