La page blanche me fixe et me cloue
Comme les yeux du miroir
À la lueur de toutes mes ébauches
Se tient une lueur toujours plus noire
Mais la page vierge demeure terne
Même les mots n'ont rien de sombre en soi
Même ma vie n'a rien de sinistre en soi
Seul ce qui émane de ma carcasse de chair
Tend à me décomposer inlassablement
Et l'oeuf cosmique est un oeil
Brisé comme un miroir
Brillant d'un milliard de milliards de morceaux épars
Et le noir, c'est l'angoisse d'avoir trop vu
Et le noir, c'est toute la nuit dispersée
Et le noir, c'est les idées enflammées
Et à chaque mot délicatement posé
Je me demande s'il se mérite un espace
Sur l'une parois de mon cercueil
L'oeuf cosmique
L'oeuf cosmique
C'était dieu