L'arbre s'affaisse au murmure de l'?il qui chuchote à la bouche,
offense, faute, simple secret.
Ça avance comme un flot de méthane.
Empourprant ma gangrène des pieds jusqu'à la tête,
je suinte, je saigne, pour vous ma race humaine qui s'est endormie au coin du monde.
Immonde est le reflet du péché trop lourd à porter, donc je le porte.
Je suis l'enfant choisi, conquit, né sur sa terre
promise
soumise à mon fouet qui lacère les chairs perdues
s'étant
détournées du droit chemin qui est le mien.
Veux-tu encore m'entendre geindre & me plaindre...
Non. Toi, mélasse, prélasse-toi, traîne-toi encore
dans
l'air putréfié et chaud.
Car bientôt je viendrais vous sauver.
Ma couronne d'épines insérée dans la tête, moi,
assidue,
j'obéis au grand maître et je lèche à en perdre mon
haleine
presque morte, je suffoque, je m'étouffe en étant à sa
droite,
mais soit. Je visionne comme un film chaque vie qui
défile,
trie et parfois imagine.
Toi, mélasse, prélasse-toi, traîne-toi encore,
attend-ta mort.
Ton corps s'endort dans ma venue indolore.
Et je me saigne aux quatre veines, aux quatre sangs,
pour que mon auréole devienne diadème et qu'un jour,
scintillant, il devienne bien brillant.
Dormez tranquilles, impassibles, car du haut de mon
trône,
moi, je vous conditionne.
Moi, je vous conditionne!
Toi, mélasse, prélasse-toi, traîne-toi encore, attend
ta mort,
implore. Ceux que tu adores, te tendent la main et te
laisse à ton sort.
L'ironie du sort? Le sort!
Enfant, assieds-toi contre moi, en moi.
Je suis partout, j'ai soif. Viens dans mon viol. Ton
âme prend feu.
Je suis celui qui pompera ta vie.