Dans la fumée de mon cigare, mon gros cigare de Cuba,
Dans la fumée d'un bleu bizarre, la fumée qui monte je vois :
Sous le lustre, ou elle s'étend alanguie comme sur un divan,
Dans la fumée de mon cigare, de mon gros cu-bain de cigare.
Je vois dans l'bleu de cette fumée, des hommes à la peau basanée,
Sous de larges chapeaux de paille, qui triment sur "chante et travaille".
Le soleil, vot' seul compagnon, vot' seul fortune dans l'horizon,
Je vois des hommes fatigués et leur travail part en fumée.
Dans la fumée de mon cigare, mon gros cigare de Cuba,
Dans sa fumée d'un bleu bizarre, la fumée qui monte je vois :
Assis là, dans mon rocking-chair sous la fumée, en prière,
sous cette fumée de mon cigare, de mon gros cu-bain de cigare.
Je vois dans l'bleu de cette fumée, des hommes à la peau basanée,
Qui transpirent sous le soleil, la peau brûlée sous le soleil.
Malgré une tâche épuisante, du courage, ces hommes chantent,
Et moi je souffle dans la fumée, merci vous à la peau brûlée.