Je n'irai plus au bois d'Afrique
Où dansent tous les rois de pique
La dernière hirondelle
Se meurt
Elle bat de ses ailes
Sans cœur
Du fil télégraphique
Des ailes
Où tremble une musique
D'hiver
Elle crie, appelle
Ses sœurs
Au secours, hirondelles
J'ai peur
Mais sa voix trop petite
Se perd
Dans le vent qui agite
La mer
Elle entend un message
D'amant
Passer en son plumage
Mourant
La parole est oiseau
Comme elle
Qui se pose au manteau
Des belles
Ton Paul t'aime et t'adore
Toujours
Il pense à nos aurores
D'amour
À vos ciels de paroles
Remplis
Toutes les bouches volent
La nuit
Paupières de voyages
En pleurs
Elle prend le message
Et meurt
Orage de tendresse
L'oiseau
Se console ou se blesse
Aux mots
La dernière hirondelle
Est là
Inerte sous son aile
Qui bat
Et moi, je suis debout à la fenêtre
Je vois l'hirondelle à terre et pourtant
Je ne pense qu'à celui que j'attends
Celui qui m'aime et me dira, peut être
Viens avec moi au bois d'Afrique
Où dansent tous les rois de pique