Tout ce que tu vois, crois et prie
fais que contre toute attente
tu reste absent, tapi
tu cherches ta résonance
tu cherches sans insistance
laisse filer les heures
laisse filer tes pleurs
dévorantes, elles t'enlacent, te rassurent
peine à redresser ton âme
tend ce cou qui t'affame
regarde toi plier, telle la misère
regarde toi, tu t'enterres
d'une main tremblante
tu te signes, tu argumentes
à l'ombre de tes lâchetés
patauge ta crasse immaculée
en invectivant le monde
qui te tend les bras et succombe
parviendras tu à vendre ton ombre ?
Chaude est la foule, chauds sont les leurres
Donner de la nourriture
à des femmes et des hommes affamés
c'est de la démocratie, c'est sûr
apposer son nom, c'est usurper
pour les êtres, les peuples sourds
l'indépendance est amère un peu plus chaque jour
pour ou contre, tour à tour
image fiévreuse et mort de honte
Chaude est la foule, chauds sont les leurres
Des rivières amères coulent
rien ne les arrête
le silence coud tes lèvres
les distances rouent de coups tes rêves
ils agonisent au bord de la route
ils saignent et se lèchent leurs croûtes
des rivières amères coulent
rien ne les arrête
ton sang s'assèche, il devient misère
assèche ton lit, couche toi à terre
à terre
Chaude est la foule, chauds sont les leurres