L'arbre, assailli d'un noir tourbillon de cailloux
Se venge en répandant par une douce pluie
De belles fleurs, de purs parfums, d'excellents fruits
La coquille des mers, quand le plongeur la tue,
Lui répond en lui mettant des perles dans sa main
Le rocher, que le pic du mineur frappe et brise,
L'enrichit de rubis et l'orne de saphirs
Le minerai, que fond le feu de la coupelle, pleure
Et des gouttes d'or restent quand il n'est plus
L'homme seul...
Mais, ô douce sagesse,
Celui qui t'aime a beau se sentir détesté
En vain, la haine attaque et déchire sa vie
Jusque dans le supplice, il ne cesse d'aimer
Il bénit jusqu'au bras sanglant qui le torture
Et meurt d'amour, pareil à l'arbre de santal
Qui parfume, en tombant, le fer de la cognée