La p'tite Suzanne, dernièr'ment,
Disait à son amant :
Ah ! Que j'm'embête.
Je n'aime plus l'auto,
Je n'aime plus les ch'vaux.
J'veux quéqu'chose de nouveau.
Il lui répond : "Mon amour,
J'ai pour toi, l'autre jour,
Fait une emplette.
C'est quelque chose de vraiment beau
Que j'ai ach'té à m'sieur Blériot."
{Refrain 1:}
Ah, viens! Ah, viens
Viens dans mon aéroplane
On dirait un oiseau
Ça se tient dans l'air comme il faut.
Ah, viens! Ah, viens
Viens, ma petite Suzanne,
Tu seras folle, mon coco,
Quand t'auras vu mon p'tit oiseau.
Elle le décide sans retard,
Lui débraie et l'on part à toute vitesse.
Comme un éclair, les v'là en l'air,
Filant un train d'enfer.
A quelle hauteur monte-t-on ? lui dit-elle
Il répond : "Ma chère maîtresse,
Avec une femme dans la nacelle,
On peut monter au septième ciel."
{Refrain 2:}
Ah, viens Ah, viens
Viens dans mon aéroplane
Ça m'fait froid, ça m'fait chaud,
Ça met des frissons sous la peau.
Ah, viens Ah, viens
Viens, c'est si bon quand on plane.
Tu n'voudras plus, bientôt,
Te passer de mon p'tit oiseau.
Tout marchait comme à plaisir
Quand il se fit bien sentir,
Dans l'allumage,
Plusieurs ratés,
Et c'est un l'vier
Qui n'veut plus se r'dresser.
Il n'doit rester sans effort (?) plus d'essence dans l' moteur.
Et le plus sage
S'rait de l'rentrer dans son hangar.
Mais Suzanne répond : "Oh, plus tard "
Ah, viens Ah, viens
Restons dans l'aéroplane
C'est si bon, c'est si doux.
Oh Laisse-le monter jusqu'au bout.
Ah, viens Ah, viens
Et, d'ailleurs, s'il reste en panne,
J'ai c'qu'il faut, mon coco,
Pour garer ton petit oiseau.